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Par: Marc Bouchard
Autonet.ca
Long et délicieux!
Quelques heures à peine après avoir eu le souffle coupé au dévoilement mondial de la Audi A7 Sportback en terre allemande, on exigeait de nous, pauvres journalistes étrangers, un lourd sacrifice : prendre le volant de la toute nouvelle, et sérieusement remodelée Audi A8 L, une version allongée plus proche de la limousine du vaisseau amiral de la famille Audi.
Et même si on ne savait pas encore au moment de l’essai quel moteur trouverait le chemin jusqu’à notre sol canadien, il a bien fallu se sacrifier et mettre à l’épreuve à la fois la somptueuse motorisation diesel de 3 litres, le puissant V8 de 4,2 litres, et l’énorme et pas du tout subtil engin W12!
Des changements plutôt discrets
Il faut bien l’avouer, les changements imposés à la Audi A8 L 2011 , en version allongée (elle possède 10 centimètres de plus que sa petite sœur) ou non, ne sont pas spectaculaire. Du moins en apparence puisqu’il faut un œil averti pour constater les changements très mineurs extérieurs.
L’habitacle en revanche, dispose de bon nombre de nouveautés, même si on constate davantage une évolution qu’une véritable révolution. Les appliques de bois, exceptionnelles il faut l’avouer, confèrent une style unique, mais avouons-le plutôt similaire à ce qui existait déjà.
En revanche, ô bonheur, on a finalement réussi à maîtriser le célèbre MMi, cette interface multimédia qui donnait des sueurs froides à tous les conducteurs de Audi. Sans être un modèle de simplicité encore, on a sérieusement remanié ses commandes, et il devient de plus en plus intuitif.
Et pour ajouter à la facilité d’utilisation, on a installé un pavé tactile qui sert à la fois de boutons, et à la fois d’emplacement d’écriture. Vous recherchez, par exemple, une adresse de navigation. Finie les molettes tournées à l’infini, le pavé tactile vous permet d’écrire du bout du doigt, et reconnaitra votre demande.
On a aussi, nouveau bonheur, ajouté la possibilité d’utiliser Google Earth à même le système de navigation. Une trouvaille efficace, qui nous a permis à mon collègue Brian et moi, de retrouver aisément le Hangar 7 de Red Bull en Autriche à moins de 500 mètres de notre position. Mais dommage, le système fonctionnant par cellulaire ne sera pas disponible en Amérique. Du moins pas encore. Évidemment, ce système ajoute aussi l’accès sans fil au réseau internet,
Quant au passager arrière qui dispose de beaucoup, beaucoup de dégagement, il peut profiter à la fois de sièges qui s’allongent, d’un système de massage en cinq positions tout à fait efficace, et d’un écran qui lui permet de regarder à la fois la navigation ou la télé en direct, selon son bon vouloir. À la condition évidemment, d’avoir opté pour le groupe d’options qui l’inclut.
Puissance et souplesse
La grande beauté de cette nouvelle A8L cependant se retrouve davantage sous le capot. La version diesel du moteur 3,0 litres, qui on le souhaite se rendra jusque chez nous, est d’une souplesse remarquable. Bien entendu, la lourde masse de la A8 L souffre un peu des quelque 245 chevaux disponibles, mais une fois la vitesse de croisière atteinte, rien ne parait.
Même son de cloche du côté du moteur 4,2 litres, un V8 qui sera vraisemblablement le cheval de bataille en sol nord-américain puisqu’il est pour le moment le seul au catalogue. Peu de changement sur ce moteur que l’on connait déjà, et qui a déjà fait ses preuves.
En revanche, le nouveau fer de lance de la Audi A8 L, c’est le monstrueux (dans un sens positif) moteur W12 de quelque 500 chevaux qui se loge sous le capot. Jumelé à une boite automatique 8 vitesses ZF, comme le sont toutes les motorisations, il se montre d’une docilité étonnante, mais aussi d’une férocité remarquable.
Alors que le système d’affichage des vitesses limites allemand est variable en fonction des conditions de la météo et des conditions de trafic, la Audi A8 L W12 suivait le rythme avec aisance. Quand il fallait décélérer, une simple pression sur la pédale ramenait la voiture à de justes mesures. Mais quand la voie était libre, et la vitesse illimitée comme c’est parfois le cas sur l’Autobanh, on pouvait presque atteindre la vitesse maximale de la bête, 250 km à l’heure! Tout cela en maintenant une moyenne de 12,4 l aux 100 kilomètres, ce qui n’est pas rien.
Le tout dans un silence relativement bien contrôlé, bien que l’on s’en doute, la vélocité augmente le bruit de roulement, même dans un habitacle aussi bien insonorisé.
Une note d’exception pour la direction de la Audi A8L qui nous donne, presque, l’impression de conduire une simple berline tellement est directe, efficace, et n’endort en rien les sensations de conduite.
Chauffeur, à l’hôtel
Bien entendu, comme journaliste automobile, la conduite est une passion, et j’ai adoré la mise à l’épreuve sur l’Autobanh. Mais le retour à l’hôtel s’est effectué bien assis à l’arrière, alors que le massage me relaxait d’une longue journée de route, pendant que Brian sélectionnait soigneusement pour moi les réglages de ventilation, et de système audio. J’aurais bien pu le faire moi-même, mais pourquoi s’en faire.
Elle n’a peut-être pas le look unique de ses concurrentes anglaises notamment, mais la Audi A8 L se distingue encore et toujours par sa conduite exceptionnelle.
Avec autant de puissance et de plaisir de conduite, la A8 L ne sera évidemment pas un véhicule de masse, surtout à 111 700$ de base, mais elle permettra à ceux qui en ont besoin de s’offrir à la fois une randonnée spectaculaire comme pilote, et un confortable repos de passager.



