Depuis le début de l’hiver, j’ai le privilège de rouler dans un vestige du passé, une Mitsubishi Lancer Evolution I 1993. L’exemplaire qui est arrivé par bateau dans un conteneur au mois d’octobre est, depuis, garée dans mon entrée. Puisqu’il m’arrive plus souvent qu’autrement de conduire des véhicules de presse prêtés par les constructeurs automobile, il est normal que l’EVO ne soit pas conduite à tous les jours. Je peux vous affirmer une chose par contre : ma vieille-voiture-dont-le-volant-n’est-pas-du-bon-côté a un petit avantage sur les nouvelles caisses d’aujourd’hui. La première Evolution est la plus primitive des EVO, ce qui la rend un peu plus difficile à piloter que les autres, mais cette difficulté se transforme en plaisir de conduite. Beaucoup de voitures modernes sont équipées de béquilles technologiques qui n’ont d’autre but que d’aider le conducteur à rester sur la route. Je ne vous cacherai rien, la petite voiture compacte que j’ai acheté à l’automne n’est pas dépourvue en termes de techno, mais la liste est beaucoup moins longue. En fait, j’ai plutôt l’impression de conduire une voiture comme à mes premiers kilomètres de conduite il y a douze ans. Quatre roues, un volant, un moteur, une transmission à 5 rapports et beaucoup de puissance réparties aux quatre roues, tout simplement.L’importation JDM
Il y a toujours un risque lorsqu’on importe une voiture JDM, mais celui-ci est calculé si on opte pour un modèle dont quelques pièces sont encore disponibles au Canada. C’est le cas pour la Mitsubishi, bien que certaines pièces sont absolument impossibles à trouver en territoire nord-américain comme certains détails de la carrosserie, la suspension, les freins et autres bidules. Même les concessionnaires Mitsubishi d’ici n’y comprennent rien. Normal, la voiture est tapissée d’écriture nipponne. À moins d’avoir un mécano japonais, vaut mieux aller voir ailleurs. L’exemplaire que j’ai choisi grâce à l’importateur Keizen Auto est dans un état exemplaire. Lors du traitement antirouille à l’automne, j’ai enfin pu voir à quel point la caisse était en bon état. Pas une once de rouille en 15 ans! Le seul hic était le téléviseur installé de manière artisanale par le premier propriétaire au Japon sur le tableau de bord. L’ayant enlevé, il y a maintenant quelques trous sur le dessus de ce dernier. Mais bon, je n’ai pas acheté cette voiture pour la regarder, mais bien pour avoir un plaisir fou à son volant.
Le premier traitement
N’étant pas un connaisseur des mécaniques 4G63, il me fallait donc un expert, quelqu’un qui travaille sur ces moteurs nippons depuis un certain temps. Mon choix s’est arrêté sur notre ami Jon Nichols. Non seulement, M.Nichols conduit une Evo plus récente en championnat canadien de rallye, mais son expertise avec ces moteurs fait que même certains concessionnaires Mitsubishi du Québec envoient des clients avec leurs Evo X directement chez lui. Une marque de confiance! En discutant avec lui, j’ai vite compris que j’avais devant moi une personne honnête. Dès les premiers instants, il m’a déclaré que cette voiture était très belle, mais qu’il serait difficile de dénicher des pièces. J’avoue qu’il m’a un peu découragé sur le moment, mais je n’allais pas me dégonfler au premier avertissement.
Jon et son équipe ont donc procéder à la préparation de la voiture pour la saison hivernale. La première chose qui m’importait était la qualité des fluides. Après inspection, l’huile moteur et l’huile à transmission nécéssitaient une vidange. Les bougies et les fils à bougie ont aussi été troquées pour des nouvelles unités. Enfin, un filtre à air ITG a remplacé l’unité d’origine. Dernier détail, les garnitures de freins à l’avant ont aussi été changé et les pneus d’hiver Kumho ont été posé sur les jantes d’origine de la voiture.
Une saison blanche mémorable
Après quatre mois à conduire cette bête de rallye dans la neige, je n’ai qu’un seul commentaire : Fantastique! Cette voiture, après ajustements, se conduit comme un charme. Son terrain de prédilection : les tempêtes de neige. Les bancs de neige, elle en rit. Les côtes du Mont Royal, c’est trop facile! Côté fiabilité, les judicieux ajustements de Jon Nichols furent justes. La voiture a démarré à tous les coups et aucune pièce n’a lâché. Les rapports courts de la transmission manuelle sont particulièrement plaisants à manier. La voiture semble aussi légère qu’une voiture compacte moderne, sauf qu’elle a 244 chevaux sous le capot et la traction intégrale par-dessus le marché.
La suite
Il reste encore beaucoup, beaucoup de travail sur ce projet à faire. Autant au niveau finition qu’au niveau performance, surtout de ce côté! J’ai déjà très hâte d’aller consulter mon ami Jon pour lui demander ce qu’il a en tête pour la suite des choses. Maintenant que je connais un peu mieux la bagnole, il est temps de passer aux choses sérieuses! À suivre…
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