L’authentique version III
L’histoire de la RX de Lexus pourrait aisément devenir le sujet d’un film de Hollywood. Apparu pour la première fois en 1998, ce multisegment intermédiaire de luxe, le premier en son genre, a ouvert tout grand la porte pour ce qui allait devenir un des segments automobiles les plus populaires de nos jours. Cette idée, ce concept, a littéralement inauguré l’avenir de l’automobile.
Les ventes furent si importantes et la demande si forte qu’en 2003, Lexus ouvrit une usine d’assemblage à Cambridge en Ontario, la seule au monde à fabriquer des produits Lexus à l’extérieur du Japon. Cette même année annonça l’arrivée de la deuxième génération du très populaire véhicule et, à ce jour, plus de 377 000 RX ont vu le jour. Pas si pire pour un coup de tête…
En 2005, Lexus entama une des démarches les plus osées dans le domaine automobile en lançant la version hybride du RX, le 400h. Encore une fois, il fut acclamé et très bien reçu par les consommateurs. Étant unique dans le segment, la demande fut forte et constante. Même aujourd’hui, alors que la deuxième génération est en fin de carrière, les ventes demeurent imposantes et plus de 1 RX livré sur 4 est un 400h.
L’année suivante, le RX a été revu sur le plan esthétique ainsi que mécanique. En fait, la tôle a peu changé. Par contre, le remplacement du V6 de 3,3 litres emprunté à la Camry par le plus moderne et performant V6 de 3,5 litres a été un point marquant.
La troisième génération du RX a très peu de choses à voir avec le véhicule qu’il remplace. Le profil est similaire, par contre toutes les dimensions sont accrues. Il faut préciser que les augmentations sont minimes, mais c’est l’utilisation de l’espace disponible qui est améliorée. Avant d’élaborer sur l’habitacle, il faut indiquer que le nouveau RX, plus débonnaire que jamais, est moins féminin (tel que demandé par les clients de Lexus) et arbore une allure plus costaude et signifiante. Parmi les points saillants, on retrouve des phares profilés similaires à ceux du LS, des jantes optionnelles de 19 pouces et un essuie-glace dissimulé sous l’aileron arrière, à l’abri des lave-autos.
Le nouvel habitacle s’éloigne du Lexus « conventionnel » dans lequel la console centrale surchargée de commandes fait office de point central. Le dessin de la planche de bord présente plusieurs éléments design qui sont moins organiques (selon votre définition du mot), malgré la présence d’un bloc d’instrumentations qui est, selon Lexus, plus organique et maintenant doté de l’affichage tête haute. L’aménagement de la cabine est songé et très bien exécuté, malgré le fait que les RX testés étaient des prototypes. Les sièges avant et arrière révisés démontrent un niveau de confort supérieur, parfait pour les longues randonnées.
Le point culminant à bord du RX 2010 est le nouveau système d’interface Remote Touch. Cette souris à joystick à actions multiple est la version Lexus des systèmes MMI d’Audi, COMMAND de Mercedes et i-Drive de BMW. De série chez le hybride et optionnel chez le 350, cet outil remplace l’écran tactile et agit comme centre nerveux des accessoires.
En seulement quelques heures, j’ai eu du mal à m’y adapter. Personnellement, je trouve que faire des sélections directement à l’écran requiert moins de démarche et de concentration que de manipuler ce joystick sur l’écran. Faut croire qu’avec le temps, on peut facilement dompter les menus. Chose certaine, c’est une amélioration comparativement au MMI et i-Drive.
Pour ce qui est des motorisations, le 350 continue son chemin avec le V6 de 3,5 litres introduit en 2006. Par contre, pour 2010, il voit sa puissance passer à 275 chevaux (5 de plus) et 257 lb-pi de couple (6 de plus). Le nouvel hybride prend à présent la nomenclature de 450h. Cela veut donc dire que la puissance a monté d’un cran. Le 3,5 litres remplace encore une fois le 3,3 litres et la cavalerie se chiffre à présent à 295 chevaux, un gain de 27 points. Ce 3,5 litres gagne aussi le cycle Atkinson pour une économie d’essence améliorée et des températures de gaz d’échappement inférieurs. De plus, l’hybride reçoit une nouvelle unité de commande de la puissance du système hybride et une batterie plus compacte et plus légère. Toujours dans le domaine des changements, la boîte automatique du 350 gagne un rapport, pour un total de six. L’hybride, lui, continue d’avancer à l’aide d’une transmission CVT. Et finalement, le RX 450h est doté d’un mode EV qui lui permet de circuler en mode électrique plus longtemps.
De série au Canada, le système de traction intégrale se retrouve sur tous les modèles. Le 350 est doté d’un arrangement à contrôle actif du couple qui peut partager la puissance 50/50 avant et arrière ou à 100% à l’avant. En plus d’être plus léger que l’ancien rouage, il est 30% plus compétent. Le 450h utilise toujours deux moteurs électriques (un à l’avant, l’autre à l’arrière) et ceux-ci ont aussi été revus. En plus de gagner en puissance, ils sont plus efficaces et offrent un rendement supérieur leur permettant des vitesses de pointe plus importantes.
Passons à l’essai maintenant. Nous avons commencé notre journée en prenant la route à bord du 450h hybride. Le chemin sélectionné par Lexus nous a fait visiter les vallons et vallées de Napa Valley. Les routes tortueuses et à forte inclinaison ont rudement mis à l’épreuve les pneus à faible résistance de roulement et donc, par défaut, le contrôle de stabilité.
L’excédent de poids d’environ 300 lb (137 kg) du 450h se fait particulièrement sentir, et ce, malgré la puissance plus importante du Lexus Hybrid Drive. La direction électrique est très lourde et manque de dextérité. Le freinage est bon, peu embarrassé par le mode régénératif qui affecte souvent la progressivité de la puissance des étriers. La boîte CVT, en mode sport ou manuel, s’est avérée lente et parfois paresseuse. Aussi, les courbes importantes dévoilaient un roulis important de la caisse. Je dois ici limiter mes commentaires sur la conduite du RX 450h, car les conditions de l’essai n’étaient pas du tout représentatives de l’utilisation que fera le propriétaire moyen.
Les courtes distances parcourues sur des routes dites « normales » ont tout de même révélé un véhicule sain, confortable et très silencieux.
Le 350 s’est montré beaucoup plus agréable et primé sur les routes montagneuses et sinueuses que nous avons empruntées le jour de l’essai. La boîte automatique à six rapports répond rapidement et efficacement tandis que la direction semble plus agile et les freins (plus gros et comportant de nouveaux étriers à piston double à l’avant sur toutes les versions) n’ont montré aucun signe de faiblesse.
L’autre point à souligner ici est la consommation des deux motorisations. Selon l’indicateur du RX, la consommation moyenne de l’hybride se chiffrait à environ 19,2 milles au gallon (12,25 l/100 km) et le 350, 18,5 milles au gallon (12,71 l/100 km). Encore une fois, les circonstances de l’essai étaient défavorables à l’hybride. Selon toutes vraisemblances, l’économie de carburant devrait être de l’ordre d’environ 25%.
Le comportement routier du nouveau RX est exemplaire. La suspension arrière est entièrement neuve et consiste en deux bras triangulaires, une conception plus compacte, qui non seulement empiète moins dans la soute à bagages, mais maîtrise le niveau de confort dans l’habitacle peu importe la condition de la chaussée. Ah oui, la nouvelle configuration de la suspension arrière permet de loger deux sacs de golf sans avoir recours à la banquette repliable, une augmentation totale de 13% en volume.
Malgré les résultats mitigés de l’essai lui-même, il n’y a aucun doute que Lexus connaîtra encore le succès avec son meilleur vendeur. Les quelques points faibles qu’avait l’ancienne génération du RX ont tous été corrigés et le résultat final est un autre grand gagnant. Le RX 2010 devra faire face à plusieurs nouveaux venus cette année, dont le GLK de Mercedes, le Q5 d’Audi et le XC60 de Volvo, qui se retrouvent tous plus ou moins dans la même gamme de prix. Heureusement pour Lexus, le RX est déjà fermement établi.
En terminant, si vous êtes un de ceux qui désirent supporter l’économie canadienne en achetant des produits « domestiques », sachez que près de 50% de toutes les Toyota et Lexus vendues au Canada sont fabriqués au Canada… Voilà un beau slogan.
Le RX 350 sera en concessions en février tandis que le 450h arrivera ce printemps.
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