Les États-Unis ont importé près de 200 000 véhicules d’occasion en provenance du Canada en 2015. Ces nouveaux chiffres records qui battent ceux établis depuis 13 ans peuvent être dus à la baisse importante du dollar canadien au cours de la dernière année. Le huard a chuté d’environ 16% en 2015. Plusieurs ont donc senti la bonne affaire et les deux pays ont eu droit à une ruée transfrontalière.
Prenons par exemple une berline quatre portes 2013 comme la Honda Civic. Celle-ci se vend en moyenne à un prix de 14 902$ canadiens, selon le site Canadian Black Book, mais se vendrait à un prix moyen d’environ 12 328 $ américains sur marché aux États-Unis, selon le site Kelley Blue Book. La différence entre le prix réel du marché U.S. et le prix du marché canadien peut apporter beaucoup d’économies ou de profits. Dans le cas présent, la Honda Civic vendue à 14 902$ canadiens vaut, selon le taux de change, environ 10 370 $ américains, soit une économie réelle de près de 1 958 $ par rapport au prix du marché aux États-Unis. Actuellement, le dollar canadien se négocie à environ 70 cents U.S. La dernière fois qu’il y avait eu un nombre record d’exportations de véhicules d’occasion aux États-Unis c’était en 2003 au moment où la valeur de la monnaie canadienne connaissait une forte baisse.
Ce marché d’importations est principalement constitué de « dealers » qui achètent des véhicules au Canada. Bien qu’il existe des dépenses liées à l’importation des véhicules, tels que les droits, les taxes et les modifications qui doivent être apportées pour avoir le droit de les faire rouler, les grossistes connaissent très bien les règles pour que le jeu en vaille la chandelle. Cette situation risque de continuer d’un aussi bel élan si le huard ne remonte pas.
Les véhicules les plus communs exportés vers les États-Unis sont les camions légers et les véhicules compacts puisqu’ils sont les moins chers à acheter. Lorsque la monnaie est en faveur du Canada, c’est alors surtout des véhicules de luxe qui traversent la frontière. Les véhicules en question ont généralement moins de huit ans. L’inconvénient c’est que les économies vont dans les poches des « dealers » à défaut de celles des consommateurs qui pour la plupart n’ont pas les connaissances requises pour que l’importation soit avantageuse s’ils le font eux-mêmes.